plagiarism or inspiration?
il est 23h15 un soir d’été, il est tard mais je suis en quête d’inspiration alors je commence par ouvrir mon feed pinterest, quand tous à coup, un flow de photographie et d’inspiration barbiecore se bouscule aux portes de mes fenêtres windows. n’aimant pas forcément l’univers de barbie et ayant trouver étrange que l’’algorithme me propose ce genre d’inspiration, Je ne pouvais m'empêcher de me demander : la mode peut-elle vraiment s’inspirer de tout ?
Après avoir vu Phoebe Philo pour Céline en 2017 puiser dans les peintures vibrantes de Yves Klein, ou encore Yves Saint Laurent et ses fameuses robes Mondrian de l’automne-hiver 1965, puis Plus récemment, avec la tendance Barbiecore qui a envahi les vitrines de Primark et Zara, comme si nous étions toutes prêtes à redevenir des poupées en plastique. Alors, après observation je me demande si dans l’industrie de la mode, des maisons de luxe aux enseignes de prêt-à-porter bon marché, peut-elle vraiment tout utiliser pour vendre ?
Pour répondre à cette question, il faut d'abord se demander d’où vient l’inspiration. Et c’est là que ça devient compliqué. Beaucoup de gens pensent que l’inspiration provient d'une série d’expériences sensorielles (visuelles, olfactives, tactiles…). par exemple, Assister à un concert de rock-punk ou à un ballet peut nous inspirer, mais est-ce suffisant pour définir son origine?
L’inspiration peut-elle être innée ? Surgit-elle comme ça, sans effort, une sorte de magie réservée aux "génies de la mode" comme Pierre Cardin ou Yamamoto ? Ou bien, est-ce simplement un reflet de notre société, actuelle ou passée ?
Gabrielle Chanel disait : "La mode se démode, mais le style jamais." Cette phrase, entendue mille fois, me fait réfléchir. Les modes sont ces tendances qui reviennent chaque décennie sans grand changement. Parfois même, elles reviennent un peu trop. Combien de fois avons-nous entendu parler du retour des tendances métalliques des années 80 ou des motifs fleuris pour le printemps ? Aujourd’hui, nous revisitons la mode Y2K des années 2000. Qui sait, peut-être parlerons-nous des skinny jeans des années 2010 dans peu de temps (j'espère que non…).
Cette industrie puise souvent dans les mêmes époques, films ou références culturelles. Mais qu'est-ce qui rend un style indémodable ? Comment se réinvente-t-il ?
Un style, par essence, est intemporel. Les tendances reviennent sans cesse car les styles ont des codes visuels ou un adn forts. Prenons Barbie, qui a fait un grand retour cette année. Dans nos esprits, Barbie est cette poupée blonde, mince, aux yeux bleus, toujours en rose. Elle n’a jamais vraiment quitté notre imaginaire. Nous l’avons vue durant notre adolescence avec le clip “Barbie Girl” de Aqua, dans les films “La Revanche d'une blonde” ou “Mean Girls” avec le personnage de Regina qui revient en 2024 pour une nouvelle adaptation. Et plus récemment, la tendance Barbiecore a explosé grâce au film tant attendu de Greta Gerwig avec Margot Robbie, sorti en 2023.
Avec cette montée de Barbiecore, tout le monde s’est mis à porter et vendre du rose. Les marques de fast fashion s’en sont donné à cœur joie, mais sont-elles vraiment légitimes à vendre des produits inspirés de la fameuse Barbie ? et YSL ou Phoebe Philo étaient-ils légitimes à s’inspirer des œuvres d’artistes d’une vielle époque? L’inspiration porte-t-elle atteinte aux droits d’auteur ? Dans dix ans, se souviendra-t-on que Mondrian était un peintre, pas un motif signé Yves Saint Laurent ?
Il me semble qu’on trouve normal de s’inspirer des classiques, mais on crie au plagiat quand on s’inspire d’autres artistes qui nous entourent. cela me ramène à ma première problématique, Peut-on vraiment s’inspirer de tout ?
C’est à vous d’en juger. Moi, dans cette industrie, je suis fatiguée de voir les mêmes références encore et encore. Combien de fois certains créateurs ont-ils fait référence à “La Dolce Vita”, Cléopâtre, Marie-Antoinette, sans vraiment renouveler les codes visuels de leurs inspirations? attention, je ne dis pas que l’on fait du copier coller mais que parfois les références sont interprétés trop littéralement. Je pense que l’on peut s’inspirer de tout, mais le génie réside dans la capacité à réinventer ces idées déjà existantes. Une collection réussie est celle où l’inspiration de base est indiscernable, et une fois révélée, nous nous disons "Oh mon Dieu, c’est vrai, je n’y avais pas pensé, cela a du sens." On crée alors une suprise grâce à une nouvelle interprétation, visuellement innovante, qui brise les anciens codes et établit un nouveau style, sans plagiat.
au final, j’ai décidé de fermer l’ordinateur et de sortir dans la rue pour trouver l’inspiration.
It's 11:15 PM on a summer evening, it's late, but I'm in search of inspiration, so I start by opening my Pinterest feed when suddenly, a flood of Barbiecore photography and inspiration rushes through my Windows. Not necessarily a fan of the Barbie universe and finding it strange that the algorithm suggested this kind of inspiration, I couldn't help but wonder: can fashion really draw inspiration from anything?
After seeing Phoebe Philo for Céline in 2017 draw from the vibrant paintings of Yves Klein, or Yves Saint Laurent and his famous Mondrian dresses from the fall-winter 1965 collection, and more recently, with the Barbiecore trend that has taken over the windows of Primark and Zara, as if we were all ready to become plastic dolls again, I wonder if the fashion industry, from luxury houses to cheap ready-to-wear stores, can really use anything to sell?
To answer this question, we must first ask where inspiration comes from. And that's where it gets complicated. Many people think that inspiration comes from a series of sensory experiences (visual, olfactory, tactile...). For example, attending a rock-punk concert or a ballet can inspire us, but is that enough to define its origin?
Can inspiration be innate? Does it emerge effortlessly, a kind of magic reserved for "fashion geniuses" like Pierre Cardin or Yamamoto? Or is it simply a reflection of our society, present or past?
Gabrielle Chanel said: "Fashion fades, but style is eternal." This phrase, heard a thousand times, makes me think. Fashions are these trends that come back every decade without much change. Sometimes, they even come back a little too often. How many times have we heard about the return of the metallic trends of the 80s or floral patterns for spring? Today, we revisit the Y2K fashion of the 2000s. Who knows, maybe we'll talk about the skinny jeans of the 2010s soon (I hope not…).
This industry often draws from the same eras, films, or cultural references. But what makes a style timeless? How does it reinvent itself?
A style, by essence, is timeless. Trends come back repeatedly because styles have strong visual codes or DNA. Take Barbie, who made a big comeback this year. In our minds, Barbie is this blonde, slim doll with blue eyes, always in pink. She has never really left our imagination. We saw her during our adolescence with the “Barbie Girl” clip by Aqua, in the films “Legally Blonde” or “Mean Girls” with the character Regina, who is returning in 2024 for a new adaptation. More recently, the Barbiecore trend exploded thanks to Greta Gerwig's much-anticipated film starring Margot Robbie, released in 2023.
With this rise of Barbiecore, everyone started wearing and selling pink. Fast fashion brands had a field day, but are they really legitimate to sell products inspired by the famous Barbie? And were YSL or Phoebe Philo legitimate to draw inspiration from the works of artists from an old era? Does inspiration infringe on copyright? In ten years, will we remember that Mondrian was a painter, not a motif signed by Yves Saint Laurent?
It seems to me that we find it normal to draw inspiration from the classics, but we cry plagiarism when we are inspired by other artists around us. This brings me back to my initial question, can we really draw inspiration from anything?
It's up to you to judge. As for me, in this industry, I'm tired of seeing the same references over and over again. How many times have certain creators referenced “La Dolce Vita”, Cleopatra, Marie-Antoinette, without really renewing the visual codes of their inspirations? Attention, I’m not saying we copy and paste, but sometimes the references are interpreted too literally. I think we can draw inspiration from anything, but the genius lies in the ability to reinvent these already existing ideas. A successful collection is one where the basic inspiration is indiscernible, and once revealed, we say "Oh my God, that's true, I hadn't thought of that, it makes sense." We then create a surprise with a new interpretation, visually innovative, that breaks old codes and establishes a new style, without plagiarism.
In the end, I decided to close the computer and go out into the street to find inspiration.